
18 novembre 2021.

L’émission littéraire proposée par Josiane Guibert qui vous fait partager ses découvertes, ses points d’intérêts et ses coups de cœur.
1 – Au salon Jour de polar à Darvoy les 15 et 16 octobre, rencontre avec Max Obione et présentation de deux de ses nouvelles aux éditions du Horsain,
2 – Anne Sinclair viendra rencontrer ses lecteurs au CERCIL le 16 décembre 2021 à 18 heures pour parler de son livre, La Rafle des notables aux éditions Grasset,
3 – Quelques unes de mes découvertes :
Là où le bonheur se respire de Sophie Tal Men aux éditions Albin Michel,
La Claque de Nicolas Robin aux éditions Anne Carrière,
La Félicité du loup, de Paolo Cognetti aux éditions Stock – Rencontre au premier salon du livre de Sandillon le 7 novembre avec le poète Gilles Simon et son recueil,
Un cœur résolu aux éditions des Poètes français.
1. Max Obione – Deux de ses nouvelles

Tout d’abord, en octobre, la première édition à Darvoy de Jours de polar. Plusieurs auteurs de polars y étaient présents pour présenter ce genre littéraire et ont offert des tables rondes fort intéressantes. À ce salon, j’ai rencontré Max Obione qui s’est emparé du noir à l’issue d’une trajectoire partant d’une librairie caennaise à la magistrature rouennaise, en passant par le syndicalisme et les affaires culturelles. Venu à l’écriture à 60 ans, il revisite les archétypes du genre dans ses romans noirs et ses nouvelles (il a plus d’une centaine de nouvelles à son actif). Il a créé avec Jeanne Desaubry SKA, éditeur numérique, dont le catalogue comprend plus de 500 titres. Il écrit des scénarios et a réalisé cinq courts-métrages.
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire deux de ses nouvelles. Tout d’abord, Quai ouest qui raconte l’histoire d’un écrivain célèbre en panne d’écriture qui se réfugie dans un voilier amarré dans un bassin du port du Havre jusqu’au jour où une petite réfugiée va bouleverser sa vie ; puis Ankylose, qui est l’histoire d’un adolescent havrais dans les années soixante : éconduit par l’amie de sa mère, il puise dans Stendhal les raisons de se venger. Ces deux nouvelles composent un petit recueil de la collection Petit noir aux éditions du Horsain. Des nouvelles bien construites et bien dans le domaine du noir !
2. Anne Sinclair – La rafle des notables

Le 16 décembre 2021 à 18 heures, le CERCIL organise une rencontre avec Anne Sinclair à propos de son livre La Rafle des notables publié par les éditions Grasset.
Le 16 juin 1942, en accord avec les forces d’occupation, les autorités de Vichy acceptent de livrer 22.000 Juifs de la région parisienne. L’opération, prévue initialement le 13 juillet, mobilise 6.000 agents de police. Heureusement, des fuites permettent à près de 9.000 Juifs d’échapper à cette arrestation. La rafle du Vel d’Hiv, aura lieu les 16 et 17 juillet 1942 avec l’arrestation par des policiers français de 13. 152 Juifs, adultes et enfants, qui furent détenus par des geôliers français, avant d’être livrés aux nazis par l’État français dans le but de les exterminer. C’est un épisode sombre de la période d’Occupation assez bien connu du grand public.
Mais, peu de personnes savent qu’elle fut précédée par la rafle des notables.
Voici ce qu’on peut lire sur la quatrième de couverture du livre qu’Anne Sinclair a consacré à cet épisode dramatique : « Cette histoire me hante depuis l’enfance… »
S’interrogeant sur la manière dont son grand-père paternel, Léonce Schwartz, a échappé à la déportation, Anne Sinclair découvre un chapitre méconnu de la persécution sous l’Occupation : la « rafle des notables ».
En décembre 1941, les Allemands arrêtent 743 Juifs français, chefs d’entreprise, avocats, écrivains, magistrats. Pour parvenir au quota de mille détenus exigé par Berlin, ils adjoignent à cette population privilégiée 300 Juifs étrangers déjà prisonniers à Drancy.
Tous sont enfermés au camp de Compiègne, sous administration allemande : un vrai camp de concentration nazi d’où partira, en mars 1942, le premier convoi de déportés de France vers Auschwitz (avant la Rafle du Vél’ d’Hiv de juillet 1942).
En reconstituant la coexistence dans ce camp de bourgeois assimilés depuis des générations et de Juifs étrangers familiers des persécutions, ce récit très personnel raconte avec émotion une descente aux enfers.
« Essayer de redonner un peu de chair aux disparus est devenu pour moi une obsession », écrit l’auteur, dont le fardeau intime sert de fil rouge à une œuvre de mémoire collective.
De sorte que l’enquête familiale sur le destin énigmatique de Léonce se fait peu à peu enquête historique sur la tragédie de Compiègne, puis hommage à ceux qui n’en sont pas revenus.
À Paris, le 12 décembre 1941, 743 Juifs français considérés comme « notables », autrement dit « influents » sont arrêtés à leur domicile par des Allemands accompagnés de gendarmes français. On n’en connaît pas la liste précise, mais parmi eux on dénombre 13 polytechniciens et 55 décorés de la Légion d’honneur. Beaucoup exercent des professions libérales ou sont commerçants comme le grand-père d’Anne Sinclair, petit chef d’entreprise alsacien qui vend de la dentelle en gros fabriquée en Belgique. Sa famille est installée en Alsace depuis plusieurs siècles (Anne Sinclair est remontée dans leur histoire jusqu’en 1600) et, ainsi que ses compagnons d’infortune, se considère à juste titre comme Français ! Les Allemands veulent un compte rond de 1.000 personnes ; aussi, des Juifs d’origine étrangère sont arrêtés dans les rues de Paris pour compléter le groupe de captifs qui seront par la suite détenus au camp de Royallieu près de Compiègne.
Pour écrire ce livre, Anne Sinclair a consulté les documents collectés par Serge Klarsfeld et les ouvrages écrits par des amis de son grand-père. Elle a pu ainsi reconstituer minutieusement la description des conditions de cette rafle et de la détention de ces notables dans un camp tenu par les Allemands et où les conditions de vie étaient terribles, visant à détruire en tous les prisonniers ce qu’ils avaient d’humain. Le froid, la saleté et la famine étaient des armes aux mains des Allemands pour transformer ces hommes en véritables spectres…
J’ai été littéralement happée par ce récit qui décrit, avec dignité et justesse, le véritable enfer vécu par tous ces « notables » et, comme moi, pour en savoir plus, je vous invite à venir rencontrer Anne Sinclair au CERCIL le 16 décembre 2021.
3. Quelques unes de mes découvertes

Découverte d’une auteure, Sophie Tal Men, et de son livre Là où le bonheur se respire aux éditions Albin Michel.
J’ai été attirée par le titre, sans aucune idée du sujet et parce que j’avais envie de lire un livre un peu récréatif et sans le désir d’en parler à la radio. Et il a réellement été un choc pour moi.
Sophie Tal Men est chef de service de neurologie à l’hôpital de Lorient. Son premier livre, Les Yeux couleur de pluie, d’abord livre numérique, a été publié par Albin Michel et a connu un large succès. Inspirée par son quotidien de médecin, depuis 2016 elle a publié un livre par an chez ce même éditeur.
Voici le résumé de Là où le bonheur se respire : « Pour Lily, apprentie parfumeuse, les parfums subliment la vie : ils nous construisent, nous éveillent et nous guident. Aussi, quand sa petite sœur Clarisse est hospitalisée à la suite d’une grave chute de cheval, Lily fera tout pour stimuler ses sens et lui redonner le goût de vivre. Sa méthode, retourner sur l’île d’Ouessant, berceau de leur enfance, à la recherche des odeurs chères à Clarisse.
À l’hôpital, seul Evann, externe en médecine, soutiendra son projet fou et un lien fort naîtra entre eux. Au fil du temps, les deux complices réaliseront que c’est leurs âmes blessées qu’ils cherchent à soigner, car prendre soin des autres, c’est aussi prendre soin de soi. »
Dès que j’en ai commencé la lecture, j’ai été happée par cette histoire. Cela a, bien sûr, évoqué pour moi des souvenirs douloureux ; en effet, il y a trente ans, suite à un grave accident, mon fils est resté dans le coma pendant quarante-cinq jours ; comme Clarisse, il souffrait d’un syndrome frontal. Ce livre m’a permis de découvrir d’autres façons d’appréhender la reconstruction, la rééducation et auxquelles sur le moment, nous n’avions pas pensé.
Avec un tel sujet, ce livre aurait pu être triste, voire désespérant. Il n’en est rien, on est toujours dans l’optimisme, on avance, on invente, on respire…
De Brest à Bruxelles, puis à Ouessant, on suit les protagonistes et on partage avec eux des émotions, des découvertes. Tous ces personnages sont bien campés et ont de forts tempéraments, que ce soit Lily, exigeante et spontanée, Fanny, sa mère, qui mène sa vie de plombière, Yvonne la patronne du Gobe-mouches, Evann le futur médecin un peu clown.
L’écriture est légère, pleine d’humour. Des chapitres courts aux titres parfois amusants comme Les princes n’existent qu’au rayon biscuits, L’éclaireur de souvenirs, Bleu comme la peau d’un requin. Un livre riche qui fait du bien.
Pour terminer, en voici un petit extrait : « Lily avait son idée : pour que la magie opère, elle devrait mettre les cinq sens de Clarisse en éveil. Rien ne serait négligé : le toucher, le goût, l’ouïe et pour le visuel, des couleurs vives viendraient couvrir les murs blancs. Mais ce qui lui semblait primordial, c’étaient les odeurs. N’auraient-elles pas le pouvoir de s’immiscer jusqu’à faire partie d’elle-même ? De réveiller en elle des souvenirs olfactifs liés à sa vie affective ? Si Lily en connaissait un rayon, l’exercice lui parut difficile. Ce n’était pas un parfum qu’elle devait élaborer. Elle devait réfléchir aux odeurs du quotidien chères à Clarisse. Celle de l’herbe coupée, des algues, des tartines beurrées, des tuyaux métalliques, des effluves chauds dégagés par la soudure, de la peau de son homme, de la paille, du miel, de la pluie… Des senteurs toutes simples qui faisaient partie de son univers. »

Dans un genre bien différent, j’ai découvert ce livre au club de lecture de Châteauneuf. La Claque de Nicolas Robin aux éditions Anne Carrière.
Steward dans une compagnie aérienne, Nicolas Robin connaît un premier succès en 2016 avec son roman Roland est mort. Depuis, il a publié six autres livres dont le dernier La Claque. Pour lui, travailler dans un avion, c’est respecter un protocole, des procédures, il y a peu de place pour la liberté, alors écrire l’oxygène, le détend. Mais que ce soit steward ou écrivain, il a toujours la tête dans les nuages ! En tant qu’écrivain, il cherche des sujets qui le surprennent mais qui surprennent aussi ses lecteurs.
Il avait entendu dire « Il y a aussi des hommes battus mais on n’en parle pas parce que c’est tabou ». Le mot tabou l’a fait réagir car si c’est tabou c’est parce que l’ordre public est dérangé. Il s’est alors documenté sur le sujet, il a lu des témoignages sur internet, posé des questions autour de lui et a pu dialoguer avec deux hommes battus. Leurs histoires l’ont touché et il a alors j’ai décidé d’utiliser leurs émotions, ce qu’ils lui avaient transmis pour créer sa propre fiction. Il dit : « Dans le roman, je ne cherche pas à mettre les hommes au cœur du débat mais Jean-Mi au cœur d’une histoire singulière. C’est important de le préciser car mon roman n’est pas politique. Ce n’est pas le début d’une révolution et je ne suis pas le porte-parole d’un mouvement. »
Voici le résumé de l’éditeur…
Jean-Michel est très heureux, en apparence : il a une femme brillante, un enfant éveillé, une belle carrière dans l’immobilier. Pourtant, ce bonheur est illusoire.
Les bleus sur sa joue pourraient être imputables à un mauvais coup au rugby. S’il n’ose pas en parler, c’est parce que la vérité est dérangeante. Un homme battu, c’est le déshonneur, mais battu par sa femme, c’est l’extrême soumission, la castration au ciseau à bois.
Jean-Mi endure les gifles et reste avec sa femme, jusqu’au jour où une rencontre improbable et surprenante lui ouvre les yeux sur sa vie de couple.
On parle beaucoup des femmes battues, plus rarement des hommes battus.
Cette claque à laquelle il est loin de s’attendre survient dès la première page, juste parce qu’il a fait rétrécir son pull en cachemire. Pourtant, Jean-Michel est pétri de bonnes intentions. Marylène, sa compagne, est entourée d’amour et d’attentions ; et, pour Antonin, son fils à elle, pas le sien, il est un vrai papa-poule. Qui pourrait croire que cet agent immobilier dynamique, sportif, joueur de rugby est frappé par cette pin-up frêle et tellement féminine ? Sans doute personne du point de vue de Jean-Michel qui, habité par la honte, n’en parle à personne… sauf à Solange, cette nonne très engagée rencontrée par hasard. Au fil des pages et de l’escalade des conflits, elle l’accompagne et l’aide à agir, à prendre confiance en lui, à assumer et à faire face.
J’ai ressenti de l’empathie pour cet homme généreux et attachant. J’avais envie de lui dire de réagir, de ne pas se laisser faire. Ce n’est que vers la fin du livre que j’ai vraiment compris pourquoi jusque là il avait supporté sans rien dire. J’ai également apprécié le dénouement auquel a priori on ne pouvait pas s’attendre. Ce court roman est une réussite !
Un roman bien écrit, dans une écriture directe et incisive. Un roman d’aujourd’hui avec des personnages actuels et très consistants, mais dont on comprend vite que les comportements sont le résultat d’un passé lourd et difficile. Un roman où les situations sont dépeintes avec justesse et sensibilité.
Voici un extrait, page 156 : Enceinte de Jean-Michel, Marylène prend seule la décision de se faire avorter. Après l’avoir appris, Jean-Mi essaie d’en parler avec elle qui réagit par la violence.
« Dans un élan de rage, tes deux mains agrippent ma tête et la cognent contre le mur ; je la protège entre mes bras après le choc du rebond ; un peu étourdi, la lèvre inférieure fendue, je sors de la chambre. Ici, la guerre est déclarée. Tu m’obliges à marcher sur un champ de mines et me claques la porte au nez. Le bruit conclut ce moment où je venais juste me préoccuper de ton état de santé. Il faut que je te quitte ? Marylène, tu ne me donnes plus envie de rester. Je n’ai plus d’arguments, ni de patience, ni d’espoir. Si je repousse l’échéance, c’est parce que je crains de serrer Antonin dans mes bras pour la dernière fois. En mettant un terme à mon calvaire, j’en créerai un autre. Je te laisse tranquille, mais ne sous-estime pas la détermination d’un homme silencieux.
Alors, je pars en courant. Je préfère quitter l’appartement plutôt que d’entrer dans la chambre, de m’énerver à mon tour, de commettre l’irréparable. »
Nicolas Robin participera le 21 novembre 2021 au salon du livre de l’opéra de Tours où vous pourrez le rencontrer.

Après avoir interrompu des études de mathématiques, l’auteur italien Paolo Cognetti suit une formation en cinéma dans une école de Milan dont il sort en 1999. Il commence sa carrière d’écrivain en 2004 par des recueils de nouvelles. Paru en 2016, son roman Les Huit Montagnes reçoit le prix Strega et la traduction française est récompensée en 2017 par le prix Médicis étranger.
Son dernier roman dont je vais vous parler, La Félicité du loup, vient d’être publié en français par les éditions Stock.
Voici le résumé de l’éditeur…
« Fausto a quarante ans, Silvia en a vingt-sept. Il est écrivain, elle est artiste-peintre. Tous deux sont à la recherche d’un ailleurs, où qu’il soit. Alors que l’hiver s’installe sur la petite station de ski de Fontana Fredda, au cœur du Val d’Aoste, ils se rencontrent dans le restaurant d’altitude Le Festin de Babette. Fausto fait office de cuisinier, Silvia, de serveuse. Ils se rapprochent doucement, s’abandonnant petit à petit au corps de l’autre, sans rien se promettre pour autant. Alors qu’arrive le printemps et que la neige commence à fondre, Silvia quitte Fontana Fredda pour aller toujours plus haut, vers le glacier du Felik, tandis que Fausto doit redescendre en ville rassembler les morceaux de sa vie antérieure. Mais le désir de montagne, l’amitié des hommes et des femmes qui l’habitent et le souvenir de Silvia sont trop forts pour qu’il résiste longtemps à leur appel. »
Le roman se déroule dans les Alpes italiennes. Là, on va suivre Fausto et Silvia, mais aussi Babette, la propriétaire du restaurant, et Santorso, un ancien flic devenu dameur sur les pistes de ski, et les groupes de marcheurs qui partent à l’ascension des sommets, les éleveurs, tout le peuple de cette région des Abruzzes. Sans oublier les arbres, en particulier les mélèzes, et la faune sauvage parmi laquelle le loup n’est jamais au même endroit et reste insaisissable mais toujours présent. Mais le personnage principal, c’est la montagne, belle et dangereuse.
En lisant ces pages, alors que je n’ai pas fait de haute montagne depuis plus de trente ans, je me suis rappelé l’effort à fournir pour gravir une pente abrupte et le bonheur ressenti, une vraie récompense après des heures de montée, lorsqu’on arrive sur une étendue de neige vierge d’où on découvre la vallée et les alentours et où seuls les choucas viennent vous rendre visite. J’ai redécouvert l’ivresse du défi qu’on se lance pour partir à l’assaut du glacier. J’ai savouré l’harmonie entre soi et la nature, fascinante, dangereuse et toujours belle.
Au début du livre, quand ils se quittent, Silvia offre à Fausto Les trente-six vues du mont Fuji, recueil d’estampes de Hokusai. Lorsqu’ils se retrouvent, à son tour, Fausto offre à Silvia un recueil de textes qu’il a écrits, Les trente-six vues de Fontana Freda. Le livre de Paolo Cognetti comporte lui aussi trente-six chapitres courts, tous avec un titre et dont chacun met en lumière un personnage du roman.
Un texte sobre, bien écrit, sans mots inutiles, avec peu d’action, et partout ce respect de la montagne et des créatures qui l’habitent. Un livre apaisant et harmonieux.
En voici un passage en rapport avec le titre, page 146 sur les 151 pages que compte ce livre : « … on ne comprenait pas très bien pourquoi il se déplaçait, l’origine de son intranquillité. Il arrivait dans une vallée, y trouvait peut-être du gibier à foison, pourtant quelque chose l’empêchait de devenir sédentaire, et tôt ou tard il laissait tous ces cadeaux du ciel et s’en allait chercher la félicité ailleurs. Toujours par de nouvelles forêts, toujours derrière la prochaine crête, après l’odeur d’une femelle ou le hurlement d’une horde ou rien d’aussi évident, emportant dans sa course le chant d’un monde plus jeune… ».
Vous l’aurez compris, ici on parle du loup.
4. Rencontre au premier salon du livre de Sandillon le 7 novembre avec le poète Gilles Simon et son recueil Un cœur résolu aux éditions des Poètes français

Et je terminerai cette émission par la présentation d’un poète rencontré au premier salon du livre de Sandillon le 7 novembre 2021. Gilles Simon, que rien ne destinait à l’écriture, travaillait dans le Nord et a tout naturellement marché dans les pas de Rimbaud né à Charleville. Il a commencé à écrire en 1994, d’abord des poèmes en formes fixes, comme des sonnets, puis il s’en est affranchi et il écrit maintenant en vers libres. Il est revenu dans le Loiret, terre de son grand-père Louis Simon qui fut conservateur du musée des Beaux-arts d’Orléans. Attiré par le dialogue entre les arts plastiques et la poésie, dans ses recueils il associe textes et images, et son thème de prédilection est l’amour.
Voici Notre vérité, un poème extrait du recueil Un cœur résolu aux éditions Les Poètes français :
Ma Vérité
C’est l’émotion
Qui fait baisser mon regard
Quand je surprends,
Sous ta jupe portefeuille,
Ton bas qui file,
Haut sur ta cuisse,
Vers des trésors soyeux !
Notre Vérité
Nous la cherchons à genoux,
Côte à côte,
Dans un rayon de lumière,
Tombée là,
Du vitrail,
Dans la pénombre d’une chapelle !
Ta Vérité. C’est ton visage sans fard,
Où tes yeux étoilés.
Lisent dans mon cœur,
À livre ouvert.
Avant que les envieux ne nous volent.
Notre précieuse Vérité,
Nous aurons pris la poudre d’escampette.
Sur les chemins ailés de l’Amour !
J’espère que vous aurez autant de plaisir que moi à lire ces livres et je vous donne rendez-vous le 16 décembre 2021 pour une prochaine émission. Bonnes lectures et à bientôt.