Blocs-notes :: France et Argentine

La chronique de Luc Ziegler.

12/2022                     

Grandeur et décadence…                                     

A l’heure matinale ou blanchit la campagne, nous revivons en chœur le match France – Argentine : Il a illuminé, bien sûr, le crépuscule Qatar et envoyé ses feux aux rives du Val de Loire.

Quelques heures après la rencontre, quand la fête est finie, le déroulement et le résultat inspirent aux commentateurs  des considérations légitimes, pas toujours nuancées :

– Un mystérieux virus aurait atteint l’équipe de France de foot dans les 3 jours précédant la finale du dimanche 18 décembre, au point de diminuer sensiblement le flux énergétique du groupe. 

– Mais alors pourquoi y a-t-il eu, chez les « Bleus » un sursaut collectif à la 75e minute ?

Plusieurs explications se conjuguent :

– Les émirs du Qatar, fervents partisans de l’Argentine ont ourdi un complot sournois et virulent contre les Français, mais mal dosé pour les mettre sous cloche pour toute la durée du match…

– D’aucuns prétendent qu’un sorcier africain, acoquiné auclan Pogba, aurait « marabouté » les joueurs de l’équipe de France en leur jetant un sort, funeste bien entendu. Certains évoquent de la magie noire ; c’est plausible compte tenu de la composition de l’équipe de France, mais pas entièrement convaincant.

– La dramaturgie de la finale est un scénario improbable, plein de virtuosité et de contre-pieds, fait pour offrir au Messi (comme son nom l’indique : un quasi dieu surterre…) le point d’orgue d’une carrière exemplaire.

– Il ne faut pas minimiser le rôle du pape François, argentin le plus célèbre, grand rival de Messi en notoriété, dans cette affaire. Il n’est pas exclu qu’il ait intercédé auprès du vrai Dieu, celui du firmament céleste, pour que l’épilogue de la rencontre incline en faveur de son compatriote préféré…

Pour finir un paradoxe : il a manqué aux Français une vraie mobilisation pour l’emporter .

Un public bruyant, coloré et porteur de décibels: entre 4 et 6000 tifosi de carnaval dans les tribunes alors que les marocains ou les argentins étaient 10 fois plus nombreux dans les stades à encourager leur équipe.  Au lieu de faire le déplacement en terre musulmane, trop de Français sont restés dans l’hexagone et n’ont jamais été si nombreux devant leur écran en dépit des invitations au boycott de l’évènement : en supporters vélléitaires et inconstants.

Sur un tel scénario, Alexandre Vialatte, le grand chroniqueur auvergnat, aurait pu s’écrier : « Et c’est ainsi qu’Allah est grand ! ».

Luc Ziegler

[remonter]